Après deux ans d’absence contrainte due à la crise sanitaire, le Salon International de l’Agriculture a fait son grand retour au Parc des Expositions, Porte de Versailles à Paris, du 26 février au 6 mars 2022.
L’occasion pour moi, d’échanger avec l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème agricole, à commencer par les agriculteurs-éleveurs-producteurs mais également leurs représentants issus des fédérations, de collectifs ainsi que les scientifiques en charge des stratégies agricoles.
A travers ces rencontres plurielles, notamment avec les acteurs locaux, j’ai pu échangé sur les enjeux d’aujourd’hui et de demain.
En premier lieu, on assiste à une élargissement des missions et des compétences au sein de la profession agricole, en mutation.
En toile de fond les lois EGALIM 1 et 2 qui ont permis de tendre vers une meilleure protection en terme de rémunération pour les agriculteurs et un dialogue plus juste entre producteurs et distributeurs.
Désormais, les agriculteurs n’endossent plus seulement le rôle unique de chefs d’exploitation mais répondent aux nouvelles attentes des institutions, de la grande distribution, et du consommateur, en tant que chefs d’entreprise.
Très souvent, ces responsabilités (la gestion RH, l’investissement managerial auprès des salariés, l’aspect comptable…) doivent être maitrisées sur le tas, ce qui rend parfois l’activité et la croissance périllieuses auprès d’une profession déjà fragilisée.
Au cœur des débats, on retrouve « la réflexion pour une rémunération au delà du prix » pour les agriculteurs en cohérence avec un dialogue apaisé et attractif avec la grande distribution.
Ainsi que, dans le cadre de la transition agricole écologique et durable : l’exigence toujours plus accrue en faveur d’une qualité croissante des produits, valorisée par des labels dont la transparence ne doit pas entraver la lisibité par le consommateur, en quête d’une alimentation juste.
En effet, depuis la crise sanitaire, les Français sont de plus en plus soucieux de ce qu’ils ont dans leur assiette.
On assiste à une prise de conscience corrélée à l’émergence de nouvelles qualifications alimentaires telles que le bio, le local, l’équitable, la qualité nutritionnelle, l’impact environnemental… qui dans le commerce se traduisent et aboutissent à des labels toujours plus présents qui ne cessent de se diversifier, au risque final de troubler le consommateur.

Cette quête de transparence et de sincérité de l’information était déjà présente lors des travaux relatifs à l’élaboration du « Nutriscore » auxquels j’ai participé en 2014.
Enfin, en plus d’un éclairage pour le consommateur actuel, il faut en parallèle sensibiliser et familiariser les plus jeunes à de nouvelles habitudes alimentaires, notamment en se rapprochant de la filière de la restauration collective.
Véritable rendez-vous annuel qui valorise et récompense le terroir français auprès du grand public.
La 58ème édition du Salon International de l’Agriculture, clôturée ce dimanche 6 mars, a permis des échanges privilégiés et de qualité avec l’ensemble des acteurs du monde agricole.